Nous sommes au milieu du Marais breton vendéen, entre le printemps et l’été 2015, et l’Écomusée du Marais Vendéen Le Daviaud, musée de plein air, vit ces derniers mois d’ouverture avant sa fermeture pour travaux. L’équipe, quant à elle, travaille depuis quelques temps à son renouvellement et, parmi elle, Anaëlle Guérin, munie d’un carnet, d’un questionnaire et d’un enregistreur, sillonne les routes et chemins du marais à la rencontre des habitants des bourrines.
En 2013, la Communauté de communes Océan-Marais de Monts, qui gère plusieurs sites culturels, patrimoniaux et touristiques dont l’Écomusée, a lancé le projet de renouvellement de ce site ouvert par des bénévoles il y a 35 ans. Au programme : démarche participative avec les habitants du marais afin d’élaborer avec eux le nouveau Daviaud, recherches historiques et scientifiques, inventaires, renouvellement scénographique, amélioration de l’accès au site, chantier des collections, etc.
Parmi les recherches et inventaires réalisés, il y a celui concernant les bourrines.
Qu’est-ce qu’une bourrine ? C’est une maison basse typique du Marais breton vendéen, faite de murs en terre et d’une toiture en roseaux soutenue par une charpente en bois. Elle est caractéristique des habitats pauvres du marais et est surtout documentée pour les XIXè et XXè siècles. Elle est depuis devenue l’un des marqueurs identitaires du territoire maraichin.
Anaëlle Guérin a réalisé un inventaire des bourrines encore présentes sur le territoire, accompagné d’une collecte de témoignages sonores auprès de ceux qui les possèdent et y habitent. L’objectif de cet inventaire était de réaliser une sorte de photographie de ce qu’est la bourrine aujourd’hui : combien en reste-il, à quoi sert-elle, quel est son état, quels sont ses propriétaires, qu’est-ce qu’elle représente, etc. Parmi l’ensemble des propriétaires de bourrines rencontrés, dix d’entre eux ont livré leur témoignage de manière sonore. Ils ont été sélectionnés afin de pouvoir représenter un panel le plus exhaustif possible des différents « profils » de propriétaires par rapport à leur âge, leur sexe et leur origine, et par rapport à la fonction de leur bourrine (habitation à l’année, résidence secondaire, lieu de stockage, commerce), au mode d’acquisition (héritage ou achat), au style de rénovation et d’aménagement réalisés sur la bourrine, et au point de vue du témoin sur ce patrimoine architectural. Les entretiens ont été menés de manière semi-directive afin de permettre au témoin de raconter ce qu’il souhaitait autour de thèmes cependant prédéfinis, à savoir l’histoire de la bourrine, la manière de vivre dans une bourrine aujourd’hui, l’entretien et la restauration, et la bourrine comme patrimoine. Ces témoignages sonores, d’une durée allant de 40 minutes pour le plus court à 2 heures pour le plus long, sont une vraie plus-value au sein du travail d’inventaire. Ils donnent vie à la bourrine, ils apportent le qualitatif en quelque sorte, l’authentique, le vécu, et la spécificité de la bourrine aujourd’hui, alors que l’inventaire, qui se présente comme une enquête quantitative, apporte des données brutes permettant de dresser un panorama de ce que sont les bourrines aujourd’hui ; ces deux volets sont ainsi complémentaires. L’ensemble de ce travail sera valorisé au sein du nouveau Daviaud : un espace sera dédié à la bourrine afin de la présenter au visiteur en s’appuyant à la fois sur l’enquête quantitative et sur les entretiens sonores dont certains extraits seront proposés à l’écoute des visiteurs.
Ouverture du nouveau Daviaud prévue pour le printemps 2017.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à lire les conclusions de l’enquête sur les bourrines.